« Bye bye Boss, je m’en vais chez le concurrent » ou est-ce déloyal de débaucher vos employés chez vos adversaires ?
Eh ! Oui ! Ça vous est arrivé ! LE fameux jour où votre employé de rêve vous annonce qu’il vous quitte pour aller travailler chez votre concurrent. Ça fait mal, et ce qui fait le plus mal c’est que le concurrent est venu le marauder pendant qu’il travaillait chez vous. Est-ce déloyal que de débaucher les employés des autres ?
Il y a clairement un intéressant débat d’éthique à faire ici. Pour plusieurs, ce genre de situation est inacceptable et pour d’autres c’est la loi de la jungle : que le plus fort (ou compétitif) gagne. Plusieurs employeurs utilisent le maraudage comme pratique courante soit via le réseautage ou les services d’un chasseur de tête. Voilà pourquoi il importe de travailler votre milieu de travail et de chercher à devenir concurrentiel et créatif.
Certains outils peuvent vous protéger contre le vol d’employés, le plus courant chez nos clients est la clause de non-concurrence, cependant celle-ci pour être valide se doit d’être raisonnable.¹ Que veut dire raisonnable pour vous ? Pour moi ? C’est au juge de le déterminer ! C’est donc toute une réflexion qui mènera à la rédaction de la parfaite clause raisonnable.
Malgré tout, les clauses de non-concurrence sont de moins en moins fortes de sens et les tribunaux sont de plus en plus doux sur l’application de celles-ci. Si vous souhaitez tout de même munir votre contrat d’une telle clause, voici les 4 critères à prendre en considération selon le réseau juridique du Québec :
- Prévue par écrit et en termes exprès ;
- Limitée raisonnablement quant à la durée de sa restriction ;
- Limitée raisonnablement quant à l’étendue territoriale de sa restriction ;
- Limitée raisonnablement quant au genre de travail restreint.
Seront aussi évalués dans votre dossier :
- Le poste occupé par l’ancien employé ;
- L’importance de son poste ;
- La durée de son emploi ;
- L’ascendant qu’il a pu développer sur la clientèle et sur les partenaires d’affaires de l’employeur ;
- Les circonstances dans lesquelles il a commencé son emploi.
À votre avantage, la loyauté est un facteur très important dans la loi qui protège les employeurs, et ce même dans un cas de vol d’employé. Ce dernier doit surtout ne pas utiliser les informations confidentielles obtenues dans le cadre de son travail chez vous dans son nouveau travail.
Comme quoi, un serveur de restaurant ne pourra pas avoir une clause de non-concurrence très ferme, puisque celui-ci à un droit légitime qui est de travailler dans son domaine à proximité de chez lui. En sens inverse, un chimiste pharmaceutique pourrait avoir une clause plus restrictive en vue des connaissances pointues qu’il possède.
Trois petits trucs plus positifs que la clause de non-concurrence pour éviter le vol de vos employés !
- Avoir une bonne culture organisationnelle et être à l’écoute des employés.
- Établir un système de communication interne efficace : des rencontres d’équipes et des rencontres individuelles assez fréquentes pour que les employés puissent s’exprimer. Des outils de communication interne tels que Teams ou Slack afin de mousser les échanges.
- Favoriser la collaboration avec les concurrents (QUOI ?) Bien oui ! Dans plusieurs milieux la collaboration est ce qui permet d’éviter le vol d’employés. Les concurrents s’unissent se partageant des ressources pour assurer que le travail se fasse efficacement. Plusieurs entreprises se partagent des employés en fonction des horaires ou des périodes creuses et achalandées. Le tout fonctionne si les deux entreprises travaillent dans une optique de collaboration et de respect bien entendu !
Bonne rétention à tous !
Sources : www.educaloi.qc.ca
Auteur : Valérie Villeneuve, ADM.A Associée et experte-conseil | ALTERNATIVE RH