Et si on regardait en avant ?
Partout ! C’est partout ! Dans les journaux, à la télé, sur les réseaux sociaux… partout ! On évoque de tout côté les enjeux de la crise que nous traversons. C’est normal… c’est historique ! J’aimerais toutefois attirer l’attention ailleurs, c’est-à-dire sur tout ce qu’on pourrait faire maintenant, pour déjà se préparer à l’après.
Plusieurs entreprises ont dû prendre la difficile décision de réduire les heures travaillées ou procéder à des mises à pied, c’est tout à fait compréhensible. C’est toutefois dès maintenant que s’imposent des actions visant à entretenir le lien fragilisé avec ces employés mis à pied. Même si ceux-ci comprennent les motifs qui vous ont fait prendre une telle décision, cela n’empêche pas qu’ils ont été mis au chômage et que ceci laisse des traces. Quelles sont ces actions ? Il s’agit simplement de petits gestes, un appel, un texto, un courriel. Prendre le temps de demander comment ça va. Ne pas penser que l’employé qui est à la maison n’attend que le signal du retour pour revenir en courant. Durant cette période, sa vie et sa vision du travail sont changées. Votre employé sera peut-être sollicité par d’autres entreprises qui feront main basse sur ce dernier si vous n’investissez pas d’efforts pour entretenir un lien significatif. C’est le moment d’afficher vos valeurs de solidarité et de soutenir vos employés.
Pour bien orienter les actions à entreprendre, il est important de comprendre la distinction entre la motivation et la mobilisation. La mobilisation est individuelle, c’est ce qui pousse un individu à agir. La mobilisation quant à elle est un concept de groupe, ce qui fait en sorte que la somme des efforts dépasse la somme d’individus : 1+1=3 ! Une entreprise a besoin d’avoir des employés motivés individuellement faisant partie d’une équipe mobilisée. Comment faire au temps du COVID-19 ?
Pour les entreprises qui ont procédé à des mises à pied et qui sont toujours en opération avec une équipe réduite, ne minimisez pas l’impact de la situation sur les employés qui sont toujours au travail. Le syndrome du survivant vous connaissez ? Ce syndrome comporte un ensemble de symptômes pouvant affecter les employés restés en poste à la suite de mises à pied dans une situation telle que nous la vivons à l’heure actuelle. Le syndrome du survivant se manifeste plusieurs signes tels que la colère, la culpabilité, le sentiment d’injustice, la méfiance envers la direction, la démotivation, la surcharge de travail, la baisse de productivité, le cynisme, etc. Pour contrer ces effets potentiels, il faut prendre le temps d’avoir des échanges individuels positifs, pour motiver chaque employé, tout en intervenant régulièrement auprès de l’équipe pour maintenir le sentiment d’unité.
Pour les entreprises qui sont toujours en opération, plus particulièrement en mode télétravail, sachez que vous ne pourrez maintenir la mobilisation si vous ne faites que des actions individuelles. Dans un modèle de télétravail, vous devez également investir afin de regrouper les employés virtuellement. Nous avons vu plusieurs 5 à 7 virtuels sur les médias sociaux, pourquoi ne pas organiser un dîner de groupe via Zoom ?
Enfin, peu importe les actions entreprises, vous devez les publiciser à votre équipe et être d’une rigueur à toute épreuve dans leur réalisation. C’est lors de période d’incertitude comme celle que nous traversons que la stabilité prend un sens rassurant et permet de développer le lien de confiance.
En conclusion, nous savons tous qu’il y aura un après… de quoi aura-t-il l’air ? Personne ne le sait. En revanche ce que nous savons déjà c’est qu’il sera composé de ces mêmes personnes, celles qui ont tenu le phare et celles qui ont perdu leur emploi… mais que c’est la relation que nous aurons su maintenir et entretenir avec ces personnes durant la crise qui maintiendra le sentiment d’être toujours ensemble et qui garantira le développement d’un lien significatif fort.
Auteur : Marie-Claude Morin, CRHA Associée et experte-conseil | ALTERNATIVE RH